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Félicitations à nos boursièr-es CRSH & FRQSC !
CONGRATULATIONS TO OUR SSHRC & FRQSC SCHOLARSHIP RECIPIENTS!

Félicitations à Andréanne Brunet-Bélanger qui a obtenu la bourse d’Études postdoctorales en recherche du Fonds de recherche du Québec Société et cultures (FRQSC), à Roman Perdomo, qui a obtenu la bourse de doctorat en recherche du FRQSC, à Julia Islas, qui a obtenu la bourse de doctorat en recherche du FRQSC, à Romain Roche, qui a obtenu la bourse de maîtrise en recherche du FRQSC et à Étienne Sinotte qui a obtenu la bourse JA Bombardier du CRSH pour le doctorat !

Le projet d’Andréanne Brunet-Bélanger étudie les formes alternatives des modèles philanthropiques, en se concentrant particulièrement sur la philanthropie ethnique, définie comme l’engagement des membres d'une communauté à offrir des ressources privées ou communautaires à d'autres membres de leur propre groupe ethnique. L'objectif principal est de mieux comprendre la philanthropie ethnique au Canada, en se focalisant sur les pratiques des groupes de la diaspora latinx en Amérique du Nord : comment et dans quel but les membres des communautés latinx au Canada s'engagent-ils dans des actions philanthropiques ? Il existe peu d'études sur la philanthropie ethnique et encore moins sur les pratiques, les impacts et les motivations qui la sous-tendent. Les études sur la philanthropie ont souvent privilégié les perspectives occidentales de ce qu'est la philanthropie, négligeant ainsi les traditions philanthropiques au sein des communautés ethniques et d'autres groupes marginalisés. Qui plus est, la philanthropie traditionnelle accorde une part très limitée – 1,3 % des dons – aux communautés latinx. Ce projet vise à combler les lacunes sur les pratiques émergeantes et alternatives des modèles philanthropiques, en particulier dans un contexte où l'immigration continue de croître et où les ressources d’accueil demeurent limitées. Il se concentrera spécifiquement sur un aspect de la philanthropie ethnique au Canada, à savoir la philanthropie issue des groupes diasporiques latinx.

Le projet de Roman Perdomo s’intéresse à l’action des lanceurs d’alerte au Brésil et au Pérou. Depuis les années 1980, une série d’États a mis en place des politiques publiques de lanceurs d’alerte pour lutter contre la corruption, notamment en Amérique latine. Celles-ci se traduisent par la mise en place de mécanismes institutionnels de recueil d’alertes, et de protection des lanceurs d’alerte. Cependant, il n’y a pas de consensus dans la littérature sur l’effectivité de ces politiques. Quels sont les effets des politiques publiques de lanceurs d’alerte sur le succès des mécanismes de dénonciation? L'argument de la thèse est que les institutions déployées pour recueillir les alertes structurent la politique des lanceurs d'alerte, débouchant sur le renforcement des politiques publiques de lutte anti-corruption L’hypothèse est que le succès des mécanismes de dénonciation est favorisé par deux facteurs principaux : des politiques publiques de lanceurs d’alerte possédant un design spécifique et bien mises en place; ainsi que la mobilisation d’un réseau d’alerte puissant. La thèse vise à mesurer l’effectivité des politiques publiques de lanceurs d’alerte, notamment en Amérique latine, où les travaux sur la question sont émergents.

Le projet de Julia Islas examine l’engagement des femmes lesbiennes autour du soin dans l’espace public à Mexico. Le mouvement lesbien à Mexico, bien que présent depuis 1976 avec la création d'organisations telles qu’"Acratas", connaît une résurgence marquée par l'émergence de nouveaux collectifs comme La Comuna Lencha Trans et MarchaLencha en 2020 et 2021. Ces collectifs mettent en évidence les tensions persistantes au sein du mouvement LGBTQI+ mexicain, remettant en question la domination historique des hommes gays dans le discours et l'organisation politique, ce qui invisibilise souvent les femmes lesbiennes. Cette remise en question révèle un besoin croissant de reconnaître et de répondre aux diverses réalités et besoins au sein de la communauté LGBTQI+. Par ailleurs, l'évolution des générations de femmes lesbiennes souligne un changement de paradigme. Alors que les générations précédentes étaient enclines à la discrétion quant à leur sexualité dans l'espace public, les jeunes générations revendiquent désormais ouvertement leur droit à la visibilité. Pourtant, le rapport des lesbiennes au droit à la ville, à l'espace public et plus globalement à la citoyenneté se configure différemment, offrant une gamme étendue de possibilités et de formes alternatives que les lesbiennes mobilisent dans la création d'espaces de rencontre et de convivialité. Cette observation remet en question les catégories binaires du temporaire et du permanent, ainsi que du public et du privé. Dans le cadre de ce projet, il est pertinent de se demander alors pourquoi, malgré leur désir affiché de visibilité et d'espaces spécifiques, la communauté lesbienne demeure-t-elle largement absente de l'espace public ?

Le projet de Romain Roche entend explorer les effets à long terme des mobilisations sociales pour le droit à la ville en contexte de gentrification sur les relations entre les gouvernements municipaux et les groupes de citoyens organisés, à Rio de Janeiro. En Amérique latine, l’embourgeoisement est intrinsèquement lié avec l’idée de restructurer et bonifier le tissu urbain des grandes métropoles afin de les rendre plus attrayantes et compétitives dans le contexte de développement économique néo-libéral qui caractérise les villes actuelles. C’est notamment le cas de la ville de Rio de Janeiro, autrefois perçue, comme marquée par les inégalités sociales, la violence et la pauvreté, dont le développement récent est marqué par la tenue de grands évènements internationaux. Pour protéger leurs milieux de vie, les citoyens ont opposé une résistance qui, selon les cas, a été plus ou moins efficace. Comment les mobilisations pour le droit à la ville des années 2010 ont-elles impacté la relation actuelle entre acteurs politiques municipaux et résidents des quartiers défavorisés et marginalisés? Le but de la recherche est de contribuer à la recherche sur la conciliation entre le droit à la ville et la mixité sociale d’un côté et le développement urbain, la lutte contre l’urbanisation informelle et la revitalisation des quartiers défavorisés de l’autre.

Enfin, le projet d’Étienne Sinotte se penche sur la convergence des luttes environnementales et de droits humains à travers la violence politique au Brésil et au Pérou. Le Brésil et le Pérou sont confrontés à la menace de l'expansion des industries extractives telles que l'exploitation minière et forestière. Face aux risques d'expropriation et de destruction des terres et des écosystèmes, des militants des deux pays se mobilisent contre les institutions et les entreprises qui promeuvent ou réalisent des projets extractifs, ce qui a parfois des conséquences fatales. En effet, ces pays emploient des méthodes répressives insidieuses à l'encontre des militants, y compris la disparition forcée et le meurtre, dans le but de les réduire au silence pour faciliter l'extraction des ressources et la réalisation de profits. En réaction à ces formes de répression, les organisations non gouvernementales (ONG) qui se concentrent sur les questions environnementales dans la région ont adopté des revendications en matière de droits humains, ce qui a conduit à la convergence des luttes environnementales et de droits humains. Cette recherche vise à étudier le processus de convergence des luttes dans les cas évoqués, car ils diffèrent des cas typiques étudiés dans la littérature sur la convergence des luttes, se concentrant généralement sur la formation d’alliances ou de coalitions qui ne sont pas nécessairement formées dans les cas décrits. Conséquemment, comment la violence politique à l'encontre des militants écologistes conduit-elle les ONG écologistes à reformuler leur discours et à repenser leurs actions en convergence avec les organisations de défense des droits humains?

Toutes nos félicitations à elleux !