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Félicitations aux étudiant.es ÉRIGAL récipiendaires des bourses du CRSH !
CONGRATULATIONS TO THE ÉRIGAL STUDENTS WHO RECEIVED SSHRC SCHOLARSHIPS!

Étienne Sinotte est étudiant à la maîtrise en science politique de l’Université de Montréal sous la direction de Françoise Montambeault, et titulaire d’un baccalauréat en études politiques appliquées de l’Université de Sherbrooke. Il s’intéresse particulièrement aux régimes politiques d’Amérique latine, aux relations nord-sud et au développement international. De même, il est intéressé par le rôle que jouent les organisations non-étatiques dans les relations entre les gouvernements et la population, notamment les communautés autochtones.
Étienne s’intéresse à la capacité d’adaptation des organisations non gouvernementales (ONG) intermédiaires péruviennes face à la COVID-19. Sa recherche, ancrée dans les théories critiques du développement, a deux objectifs principaux. Premièrement, elle vise à exposer les effets de la pandémie de COVID-19 sur les ONG péruviennes fournissant des services à des communautés autochtones du département de Cusco et établissant des liens entre celles-ci et des gouvernements locaux. Deuxièmement, elle cherche à observer la capacité — ou l’incapacité — d’adaptation de ce type d’ONG, leurs stratégies d’adaptation, ainsi que les facteurs internes et externes qui ont rendu cette adaptation possible ou impossible.

Martine El Ouardi est présentement étudiante à la maîtrise en science politique à l’Université de Montréal, sous la direction de Françoise Montambeault. Détentrice d’un baccalauréat en sociologie de l’Université de Montréal, elle a participé à plusieurs recherches en sociologie de la culture. Elle s’intéresse plus particulièrement aux questions du rapport au politique et de la participation citoyenne informelle dans l’espace urbain.
Future doctorante, pour son projet de thèse elle s’intéresse à la manière dont l’occupation de l’espace public à Paris permet aux personnes migrantes et aux associations qui leur viennent en aide de lutter contre leur exclusion (sociale, politique et spatiale).
En effet, depuis 2015, la présence des migrants à Paris est traitée, par les médias et les politiciens, sous le prisme de la crise. Bien qu’ils ne soient pas significativement plus nombreux qu’au cours des précédentes décennies, l’insuffisance des politiques d’accueil augmente la proportion de migrants sans-abris (Makaremi, 2018). N'étant pas citoyens, ceux-ci se retrouvent en dehors de l'état de droit « normal » et à la merci du pouvoir discrétionnaire des autorités publiques (Agamben, 1998; Monforte et Dufour, 2013). En plus de rendre difficile l'accès au logement et à l'emploi, cette exclusion institutionnelle s'accompagne d'une ségrégation spatiale (Balibar et Wallerstein, 1991) ; les migrants se retrouvent ainsi majoritairement dans les banlieues nord défavorisées de la ville et sont régulièrement chassés par les forces de l'ordre lorsqu'ils campent dans les quartiers plus centraux (Byrne, 2021). Or, de nombreuses pratiques qui ont cours dans l’espace public viennent remettre en question cet ordre naturel de domination (Rancière, 2000), que cela en soit l’objectif premier ou non. Parmi ces pratiques, l’occupation de l’espace public permet de mettre en scène symboliquement la présence des migrants dans l’espace public et ainsi de refuser l’invisibilité qui leur est assignée (Monforte et Dufour, 2013). Ces occupations s’effectuent le plus souvent en partenariat avec des associations d’aide aux migrants, qui maîtrisent certains registres d’action militante. En s’appuyant sur un cadre théorique inspiré par l’interactionnisme symbolique (Mead, 1967) et la théorie de l’espace d’Henri Lefebvre (1974), elle étudie trois formes idéaltypiques d’occupation de l’espace public : le campement, la manifestation et l’art de rue. En contrastant ces trois formes d’occupation, l’étude saisira l’étendue des variations possibles dans les manières dont les personnes migrantes s’organisent pour résister à leur exclusion au quotidien et font entendre des revendications collectives. Sur le plan méthodologique, cette recherche empruntera une démarche ethnographique inductive, s'appuyant sur une observation participante (qui débutera par une implication dans des associations d'aide aux migrants) et sur des entretiens réalisés avec des migrants, des membres non migrants des associations et des artistes de rue.

Un grand bravo à elleux deux !