Félicitations aux récipiendaires des Bourses 2021-2022 CRSH et FRQSC !
L’ÉRIGAL est fière de vous annoncer que cinq de ses membres étudiants ont reçu des bourses CRSH/FRQSC à la maitrise et au doctorat pour les concours 2021-2022. Nous en profitons pour les présenter, ainsi que leurs travaux !
Sarah Elimam, Bourse CRSH de Maîtrise
Sarah est étudiante à l'UQAM sous la direction de Julián Durazo-Herrmann. Elle s’intéresse aux mécanismes de la corruption, son opérationnalisation et ses effets politiques. Diplômée d’une licence en cinéma documentaire à l’université Paris 8, son travail se concentre actuellement sur les rapports corruption-développement, corruption-régime politique, et les relations État-société dans la sphère politico-économique.
Dans son mémoire, Sarah étudie le lien paradoxal entre corruption et développement. Une part importante des études traitant de la corruption voient en celle-ci un frein au développement économique et social. Les indices de perception de la corruption publiés par Transparency International montrent une corrélation proportionnelle entre forte corruption et sous-développement ou encore entre corruption élevée et régime politique autoritaire. Pourtant, certains pays ont connu un essor économique et un développement significatif sous la gouverne de régimes autoritaires, militaires et hautement corrompus. Ceci constitue le paradoxe qui fait l'objet de l'étude. En s’inspirant d’analyses portant sur l'Amérique latine, Sarah se penche sur le cas spécifique de la Corée du Sud. La recherche propose donc de re-problématiser le lien généralement admis entre corruption et développement en mettant de l’avant un lien de causalité peu exploré dans la littérature.
Martine El Ouardi, Bourse CRSH de Maîtrise
Martine El Ouardi est étudiante à la maîtrise en science politique à l’Université de Montréal, sous la direction de Françoise Montambeault. Détentrice d’un baccalauréat en sociologie de l’Université de Montréal, elle a participé à plusieurs recherches en sociologie de la culture. Elle s’intéresse plus particulièrement aux questions du rapport au politique et de participation citoyenne informelle dans l’espace urbain.
Dans son mémoire, Martine s'intéresse à des projets de jardinage collectif dans l’espace public menés par des citoyen-ne-s de la ville de Mexico. Elle cherche plus précisément à voir comment la portée politique de ces projets est conçue par celles et ceux qui y prennent part et comment cette conception se co-construit dans le travail en commun au quotidien. Sa recherche mobilise ainsi des notions comme celles du place-making, du droit à la ville et du faire soi-même en politique (DIY politics), tout en insistant sur les particularités de la participation citoyenne dans un contexte sociopolitique marqué par l’informalité.
Louis-Olivier Roy, Bourse FRQSC de Maîtrise
Louis-Olivier est candidat à la maîtrise en science politique à l’Université McGill. Il a complété son baccalauréat en études internationales à l’Université de Montréal. Ses intérêts de recherches portent sur la violence liée aux gangs en Amérique centrale, les coûts associés à cette violence et la migration qui en découle. Il a confirmé son intérêt pour l’Amérique latine à travers plusieurs longs séjours au Salvador, en Colombie et au Pérou où il a pu occuper des postes de gestion d’entreprises touristiques.
Dans son mémoire, il envisage d’utiliser le cas salvadorien pour étudier les liens entre le transfert de fond par des migrants à leur famille (Remesa) et la violence criminelle. Le débat sur les motivations de la remesa est discuté dans la littérature académique depuis les années 1970. En revanche, le phénomène de gangs criminelles contrôlant différents territoires en Amérique latine est davantage récent. Ma recherche tentera d'établir une relation causale entre les variations de la criminalité dans les 262 municipalités du Salvador et les flux de remesa. La recherche utilisera principalement des méthodes quantitatives, mais tentera de nuancer les résultats statistiques avec des entretiens sur place auprès de ménages recevant de la remesa.
Andréanne Brunet-Bélanger, Bourse FRQSC de Doctorat
Andréanne Brunet-Bélanger est étudiante au doctorat en science politique à l’Université de Montréal, sous la direction de Françoise Montambeault et de Nora Nagels. Détentrice d’un baccalauréat en droit international et relations internationales, son mémoire de maîtrise visait à expliquer pourquoi les travailleuses des maquiladoras mexicaines ne sont pas protégées par le droit à l’intérieur des usines en ce qui concerne les discriminations fondées sur la maternité. Sa thèse s’inscrit dans la suite de ses travaux sur les transferts juridiques, mais se distingue par la volonté de comprendre la manière dont les peuples autochtones interprètent et s’approprient les normes juridiques en matière de droit à la consultation et au consentement. Plus généralement, ses intérêts portent sur le chevauchement entre les sphères juridique et politique, ainsi que pour la critique féministe du droit.
Sa thèse, intitulée « Les conflits ontologiques derrière l’application de la norme du Consentement préalable, libre et éclairé : exemple des revendications autochtones paraguayennes devant la Cour Interaméricaine des droits de l’Homme » s’intéresse aux problèmes de mise en œuvre des jugements de la Cour interaméricaine des droits de l’Homme sur la norme du consentement préalable, libre et éclairé (CPLE) au Paraguay. Elle vise à mieux comprendre les processus politiques par lesquels les États et les peuples autochtones négocient l’interprétation et la mise en œuvre du CPLE. Plutôt que de chercher à comprendre les facteurs explicatifs des variations de la traduction interne de la norme du CPLE, la thèse cherche à confronter les différentes ontologies qui sous-tendent le discours des acteur-es étatiques et autochtones afin de comprendre l’ampleur des différences dans la construction de l’objet même du CPLE. Sa recherche mobilise les notions de conflits ontologiques et de traduction asymétrique, tout en insistant sur l’importance des pluralités juridiques dans l’étude du CPLE.
Julie McClatchie, Bourse FRQSC de Doctorat
Julie McClatchie est étudiante au doctorat en science politique à l’Université du Québec à Montréal. Elle détient un baccalauréat en relations internationales et droit international (Université du Québec à Montréal) et une maîtrise en développement international et mondialisation (Université d’Ottawa). Son mémoire de maîtrise porte sur l’efficacité sociale comme alternative au paradigme d'efficacité économique dominant dans la gestion des ressources naturelles en Équateur.
Dans le cadre de sa thèse doctorale, ses recherches observent la fragilisation de l’alternative institutionnelle Buen Vivir en Équateur, ainsi que les relations entre l’État et les mouvements autochtones pendant et suite à l’abandon du projet de développement Yasuni-ITT. En mobilisant les approches décoloniales et du post-développement, une attention particulière est portée sur le rôle de la diversité conflictuelle dans l’actualisation du modèle plurinational équatorien. Pour faire état de cette conflictualité, ce projet s’intéresse au rôle de l’institutionnalisation de la diversité politique et sociale dans l’état plurinational sur la mise en œuvre et les conséquences des politiques de développement.
Encore bravo et bon courage pour la suite !