Félicitations aux récipiendaires des bourses ERIGAL 2023-2024 !
L’ÉRIGAL est heureuse d’offrir un total de sept bourses de soutien à la recherche pour nos étudiant-es, pour l’année universitaire 2023-2024 ! Nos récipiendaires ont toutes et tous des projets de recherches passionnants !
4 bourses de 3000$ ont été attribuées au doctorat, aux étudiant-es suivant-es :
Julia Islas, actuellement candidate au doctorat en Science Politique à l'Université de Montréal, où elle se consacre à l'étude de l'impact des projets d'agriculture urbaine sur l'espace public à México. Ses travaux de recherche se concentrent plus particulièrement sur le rôle de l'agriculture urbaine dans les processus de reconfiguration des expériences urbaines féminines à México. Son intérêt s'étend aux thèmes liés aux questions de care, aux enjeux féministes, et aux questions de genre dans l'espace public, mettant en lumière les potentiels espaces urbains favorables aux perspectives féministes.
Roman Perdomo, candidat au doctorat en Science politique à l'Université de Montréal, tente de comprendre comment les lanceurs d’alertes adaptent leur action à un contexte d'institutions faibles en Amérique latine. Il analyse également l'impact des lanceurs d’alertes en termes de responsabilité sociale. En effet, la dénonciation peut être un moyen d'interpeller les décideurs pour résoudre un problème public, c'est donc un mécanisme que les citoyens utilisent pour rendre les décideurs responsables. En particulier, il compare les contextes de Lima et de São Paulo pour comprendre si des institutions fortes et une société civile autonome sont des facteurs qui facilitent l'impact des lanceurs d’alertes.
Martín Bertolotti, candidat au doctorat en science politique à l'Université du Québec à Montréal, s'intéresse à la juridicisation de la citoyenneté sexuelle en Amérique latine et dans les Caraïbes. L'Amérique latine et les Caraïbes ont été témoins au cours des 20 dernières années d'une expansion de la citoyenneté sexuelle formelle des personnes LGBTIQ+. Le rôle des réseaux d'activistes a été et reste fondamental pour cette expansion. Ces activistes ont remarqué une structure d'opportunité politique favorable dans les systèmes judiciaires, entraînant des changements au sein du mouvement, de ses stratégies et de ses liens avec d'autres acteurs sociaux. Comment le mouvement LGBTIQ+ perçoit-il la structure d'opportunité politique existante et comment construit-il des stratégies politiques ? Pour répondre à ces questions, le travail de Martin propose une étude comparative entre un État d'Amérique centrale et un État des Caraïbes. Ce type de comparaison est assez peu fréquent en raison des multiples différences. Cependant, nous soutenons qu'à partir d'une vision macro, les deux sous-régions sont exposées aux mêmes défis et que la compréhension mutuelle montrera combien les deux peuvent apprendre les unes des autres.
Eduardo Nobre Monteiro est candidat au doctorat en science politique à l'UQAM. Son projet de recherche, intitulé "Les effets concrets du discours populiste de droite sur les populations minoritaires : regards comparés entre Québec et Rio de Janeiro" vise à étudier l'impact du populisme de droite sur les populations minoritaires dans deux contextes distincts : Québec, au Canada, et Rio de Janeiro, au Brésil. Le populisme est défini comme une logique politique discursive qui oppose le "peuple" à l'"élite", avec une idéologie politique sous-jacente. Dans le cas de la droite contemporaine, cette opposition inclut souvent une population minoritaire, généralement racisée. L'étude examinera comment le discours populiste affecte les populations minoritaires une fois que les populistes arrivent au pouvoir, jusqu'à la fin de leur premier mandat. Les effets seront évalués en termes d'inclusion et d'exclusion, de gouvernance et de pratiques gouvernementales envers les minorités. La recherche utilisera une méthodologie de concordance de John Stuart Mill avec le but de prouver une inférence causale dans ces deux contextes subnationaux bien différents.
3 bourses de 1500$ ont été attribuées à la maîtrise, aux étudiant-es suivant-es
Sophie Guinamand est étudiante à la maîtrise en science politique à l’UQAM avec la concentration en études féministes. Elle s’intéresse aux mouvements féministes et de femmes en Amérique latine. Son projet de mémoire porte sur l’artivisme féministe pendant la révolte sociale au Chili en 2019, en prenant comme étude de cas la performance Un violador en tu camino du collectif féministe chilien LASTESIS. En s’appuyant sur le concept d’acuerpamiento, développé par Lorena Cabnal, féministe communautaire et territoriale du Guatemala, Sophie oriente sa recherche sur l’artivisme comme un processus de résistance, mais possiblement de guérison, dans le sens politique du terme.
João Roquer, étudiant à la maîtrise en science politique à l'Université Concordia, aborde la question de la résistance des travailleurs créatifs à la précarité du travail sur les plateformes en ligne. L'émergence de plateformes de streaming musical, telles que Spotify, a changé la façon dont la musique est produite, distribuée et consommée, mais d'anciens problèmes, tels que l'instabilité et l'absence de rémunération équitable, persistent et, dans certains cas, se sont aggravés. Entre-temps, de nombreuses études ont dénoncé la concentration du pouvoir des grandes entreprises technologiques et les dommages qu'elles causent aux valeurs publiques, telles que la vie privée, la sécurité, la transparence et le contrôle démocratique. Les effets négatifs sur l'organisation du travail sont largement débattus, mais dans certains secteurs, comme la production musicale, il y a beaucoup d'inconnues sur l'avenir du travail et des conditions de vie décentes. C'est pourquoi cette étude cherche à répondre à la résistance des travailleurs et à comprendre les limites et les possibilités des organisations collectives dans l'économie gigogne au Brésil et au Mexique.
Enfin, Charlotte Mines est étudiante à la maîtrise en science politique à l'Université McGill. Son projet de recherche explore l'étendue du pouvoir de l'État par le biais d'une enquête sur l'influence de l'encadrement de l'État sur les relations entre l'État et les communautés dans les régions du Pérou et de la Bolivie dominées par la coca au cours des deux dernières décennies. Alors que la Bolivie, sous la présidence d'Evo Morales (2006-2019), a adopté une politique permissive en matière de coca, reconnaissant son importance économique et culturelle, le Pérou a maintenu une approche axée sur la sécurité, ce qui a entraîné des conflits avec les communautés locales. Cette étude remet en question la perception selon laquelle les régions à économie illicite sont intrinsèquement anarchiques et violentes, en soutenant que ces économies peuvent favoriser l'ordre et la stabilité au niveau local, en particulier parmi les groupes marginalisés. La thèse centrale affirme que les politiques de criminalisation ont un impact négatif sur les relations entre l'État et les communautés dans les régions qui dépendent des biens illicites. Cette affirmation est étayée par l'analyse de trois aspects des relations entre l'État et les communautés dans les régions dominées par la coca : 1) les politiques et les récits des gouvernements régionaux et locaux, 2) les attitudes des communautés et 3) le développement socio-économique, y compris les taux de criminalité, la production économique et les dispositions de l'État telles que la budgétisation de la police. L'analyse comparative entre la Bolivie et le Pérou et entre les régions où la coca est présente et celles où elle ne l'est pas met en lumière les effets variables des politiques de criminalisation sur l'économie de la coca.
Encore un très grand bravo à nos étudiant-es !